Au Luxembourg, la quantité de déchets générée par les activités du domaine de la construction, qui incluent les activités de déconstruction / démolition ne cesse d’augmenter et s'élevait à 9 millions de tonnes en 2020. Rapporté au nombre d’habitants, cela représente 14.400 kg par habitant et par an.
En sachant qu’une part importante de ces déchets est finalement et simplement mise en décharge faute de tout autre type de valorisation, il devient légitime d’entamer une réflexion sur les solutions alternatives et les possibilités d’éviter ce gaspillage de ressources.
Nous ne pouvons plus négliger les enjeux climatiques et environnementaux des activités humaines parmi lesquelles les actions de bâtir et de déconstruire occupent une place de choix.
Pourquoi ne pas envisager de récupérer des éléments, des matériaux, des matières premières issus d’une déconstruction afin de les intégrer dans les nouveaux ouvrages que nous créons, comme ce fut systématiquement le cas jusque dans les années 60 ? Pourquoi ne pas considérer la gestion des ressources de manière holistique en intégrant parmi les sources d’approvisionnement les bâtiments existants voués à court ou moyen terme à la déconstruction, le parc bâti constituant dès lors une sorte de banque de matériaux mise à la disposition des concepteurs et des bâtisseurs.
Il est temps d’entamer une réflexion sur les possibilités de gérer de manière optimale les matériaux et les déchets résultant de la déconstruction. Il s’agit de privilégier le réemploi ou la filière de traitement la plus appropriée (la réutilisation, le recyclage, la valorisation ou l’élimination) et il est primordial, pour cela, d’opérer les activités de déconstruction de manière structurée et sélective ce qui limite la mise en décharge et le gaspillage de ressources qui l’accompagne.